Projet WHFF : 2016.10
Chefs de projet : Jean-Jacques Thormann et Massimiliano Schwarz
La courte vidéo du projet sur Youtube peut être regardée en cliquant sur le lien suivant (disponible uniquement en allemand) : https://youtu.be/VnsTLoexyew
L'essentiel en bref
La succession du renforcement des racines d'un peuplement après un incendie de forêt, et donc la dynamique de l'effet de protection contre les glissements de terrain peu profonds, ont été caractérisées et quantifiées pour la première fois.
L'évolution actuelle de la végétation dans les zones d'incendies de forêt de Viège et de Loèche en Valais, de Müstair dans les Grisons et de Cugnasco au Tessin ont été relevées et comparées avec d'anciens jeux de données du WSL.
Le système racinaire des espèces d'arbres épicéa, hêtre, châtaignier, chêne pubescent, pin sylvestre, bouleau, ainsi que les néophytes arbre des dieux et palmier à chanvre chinois ont été enregistrés sur le terrain.
Il existe une grande différence dans la dynamique de renforcement des racines des différentes espèces d'arbres après un incendie de forêt. L'intensité du feu de forêt a en outre une influence considérable sur la vitesse de régénération du système.
De manière générale, l'effet stabilisateur le plus élevé des essences étudiées est à attendre du hêtre et du châtaignier. Les autres essences (pin sylvestre, bouleau, gaulthérie, palmier chanvre) n'ont qu'un faible effet.
Description du projet
Les forêts sont des écosystèmes dynamiques qui sont exposés à diverses perturbations telles que les incendies, les tempêtes, les maladies et les insectes. Ces perturbations font partie de la dynamique naturelle des forêts, mais peuvent être problématiques dans les forêts de protection, car elles peuvent réduire temporairement ou durablement l'effet protecteur.
L'entretien des forêts de protection vise à influencer la dynamique forestière de manière à garantir un effet protecteur optimal et continu. Le temps de régénération dépend de différents facteurs, tels que l'état de l'écosystème forestier avant la perturbation, l'intensité et le type de perturbation, le type de danger naturel et les conditions environnementales.
L'objectif de ce projet est d'évaluer la résilience des écosystèmes forestiers après un incendie et de quantifier la dynamique de leur effet protecteur contre les glissements de terrain peu profonds. Il s'agit notamment de pouvoir estimer le temps nécessaire aux écosystèmes forestiers pour atteindre un niveau de renforcement racinaire suffisant, en tenant compte des différents scénarios de régénération possibles.
Pour cela, l'évolution actuelle de la végétation a été relevée dans les surfaces de feu de forêt de Viège et de Loèche en Valais, de Müstair dans les Grisons et de Cugnasco au Tessin, et comparée à d'anciens jeux de données du WSL. Cela permet de mettre en évidence l'accroissement ainsi que les modifications de la composition des essences et de la densité des peuplements. Afin de déterminer la dynamique de la végétation des différentes essences, les données de l'IFN ont également été évaluées, ce qui a permis d'estimer l'accroissement du DHP de chaque essence à différentes altitudes. Ensuite, le système racinaire des essences épicéa, hêtre, châtaignier, chêne pubescent, pin sylvestre, bouleau, ainsi que les néophytes arbre divin et palmier chanvre chinois ont été enregistrés sur le terrain. D'une part, les racines individuelles ont été examinées quant à leur force de traction maximale pouvant être absorbée, d'autre part, la quantité et la répartition des racines ont été déterminées. Ces paramètres permettent de calculer, à l'aide du modèle Root Bundle selon Schwarz et al. (2010b, 2013), la dynamique latérale et basale de renforcement des racines en fonction de la densité du peuplement et du DHP moyen, pour chaque espèce d'arbre.
Conclusions
Les résultats montrent une grande différence dans la dynamique de renforcement des racines des différentes espèces d'arbres après un incendie de forêt. L'intensité de l'incendie de forêt a en outre une influence considérable sur la vitesse de régénération du système. De manière générale, l'effet stabilisateur le plus élevé des essences étudiées est à attendre du hêtre et du châtaignier. Une contribution moyenne à la stabilité des pentes est présente chez l'épicéa et le chêne pubescent. Les autres essences (pin sylvestre, bouleau, gaulthérie, palmier chanvre) n'ont qu'un faible effet.
Les connaissances acquises ont permis d'élaborer un arbre de décision pour la pratique, qui offre une aide pour décider des mesures nécessaires en fonction du cas d'incendie de forêt dans la forêt de protection face à des glissements de terrain peu profonds.
Vous pouvez télécharger ici le rapport complet (DE):
Plus d'informations sur le projet sur ARAMIS.
Le projet a été soutenu par le Sourtien à la recherche Forêt et Bois en Suisse (FOBO-CH) de l'Office fédéral de l'environnement (OFEV) et la Conférence pour la forêt, la faune et le paysage (CIC).